Film – La Sicilienne

La Sicilienne, ou Rita Atria, jeune italienne de 12 ans au destin aussi mémorable que tragique. Habitante d’une petite ville de province, elle verra son père assassiné sous ses yeux par la mafia lors de sa propre communion. Viendra ensuite le tour de son frère, quelques années plus tard. Le biopic de Marco Amenta, lui, s’intéresse à la seconde phase de cette histoire, alors que Rita Atria (joué par Veronica D’Agostino, déjà présente dans le Respiro d’Emanuele Crialese) brise la loi du silence et dénonce les mafieux, noms à l’appui, au juge Borsellino (Gérard Jugnot, dont on cherche encore à comprendre la présence dans ce petit film italien), contre la volonté de sa famille, soumise et complice. L’histoire d’une jeune fille, de sa force, de son combat impossible contre le pouvoir mafieux, plus puissant soit-il que le gouvernement italien. Le film dépasse heureusement les clichés imposées par Coppola et son Parrain ; pas de grandiloquent, de mise en scène somptueuse, de personnages irréalistes… La Sicilienne s’insère parfaitement entre documentaire (Marco Amenta en étant fervent adepte depuis ses longs métrages sur la guerre en Bosnie ou encore sur la révolution de Castro) et fiction, et trouve le compromis entre les deux modes cinématographiques. La complexité du traitement de ce sujet, par la présence de tensions encore existantes en Italie d’une part, mais aussi par le contenu tragique de la vie de l’héroïne, reniée par les siens, d’autre part, ne peut qu’être attendu et jugé. Quant à Rita Atria, on ne connaîtra pas son avis puisque, sous la pression de la mafia, elle s’est tué en 1992 en se jetant du septième étage de son appartement. Oui, une histoire tragique…

Réalisateur : Marco Amenta

Site officiel : www.lasicilianaribelle.it/

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