Alors que les mœurs ont éclatées, que la religion a perdu une grande partie de son pouvoir, que les organismes de censure artistique ont été démantelés… et bien oui, un film peut encore créer le scandale. De quelle manière ? Par l’allégorie satanique, la promiscuité à la misogynie, la mise en scène de séquences extrêmement violentes, mêlant sexe et mutilation… Personne ne peut ignorer le tohu-bohu médiatique provoqué par la projection d’Antichrist à Cannes. Ricanements, sifflets, huées, sorties de salle inopinées… on ne peut dire que la critique cannoise est apprécié le film de Lars Von Trier (encore faut-il voir le film dans son intégralité !). Ce dernier, cinéaste d’exception, palmé en 1998 pour son dramatique et larmoyant Dancer in the Dark, met une nouvelle fois ici en scène la souffrance humaine, la peur, le dégoût, le désespoir. Les quelques extraits et bande annonces disponibles sur le Net (compte tenu de l’absence de critiques fondées) nous annoncent, dans ce sens, un film quasi dépressif et sur-esthétique, formellement bouleversant, retournant… Curiosité et voyeurisme décideront, ou non, du choix du spectateur quant au visionnage de ce film. Les amateurs d’épouvantes et de sensations fortes (souhaitant toutefois se retourner les méninges) ne pourront laisser de côté ce film charnière (dans un sens ou dans l’autre, c’est selon) d’un genre peu développé en Europe.
Réalisateur : Lars Von Trier
Site officiel : www.antichristthemovie.com
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