Aux États-Unis, Max et les Maximonstres fait actuellement un véritable carton et s’assure dorénavant la rentabilité. Mais ceci n’était pas gagné d’avance. A l’origine, Max et les Maximonstres est un album illustré américain d’une quarantaine de pages, très ancré dans la culture anglophone (20 millions d’exemplaires vendus). L’auteur, Maurice Sendak, avait alors quelque peu bouleversé le domaine de la littérature jeunesse des années 60 en incorporant le mal et l’univers cauchemardesque dans son histoire…
C’est peu dire si Spike Jonze était attendu au tournant lorsqu’il s’est emparé de ce grand classique, les inquiétudes ont été nombreuses. D’abord par la personnalité même du réalisateur, trop intellectuelle et excentrique pour certains. Ces précédentes productions en témoignent : Dans la peau de John Malkovich et Adaptation, films atypiques et déjantés. Autre point discordant selon les lecteurs de l’album : le refus catégorique de l’adaptation par l’animation. Les monstres sont en effet « joués » par des comédiens en chair et en os, portant d’immenses costumes de fourrure. On a aussi beaucoup parlé de discordances entre le réalisateur et ses producteurs tant sur le plan artistique que budgétaire (le coût du film aurait dépassé les 80 millions de dollars). Mais c’est surtout le scénario lui même qui se faisait attendre. En effet, l’album virevoltait entre les émotions et les sentiments de Max et de ses amis imaginaires. Spike Jonze et le scénariste Dave Eggers ont alors dû établir un récit s’étalant sur 1H40 à partir des quarante pages originales.
Et malgré toutes ces craintes, le résultat se trouve frappant. Complètement poétique, le film nous emmène dans un monde extraordinaire et imaginaire ; ce dernier Spike Jonze se l’est approprié et l’a développé. Les monstres, agressifs et carnivores dans l’album original, sont ici devenus attachants. Leurs caractères se sont différenciés, se sont forgés et leurs réactions deviennent imprévisibles, parfois sauvages. Jonze a su trouver le juste compromis entre créativité et respectabilité de l’œuvre originale. Chacun saura se retrouver en Max et, nostalgique, retrouvera les émotions propres au monde des enfants : excitation, peur, joie, tristesse… Max et les Maximonstres est un voyage réussi dans l’enfance, duquel personne ne sortira insensible.
Réalisateur : Spike Jonze
Site officiel : Max et les Maximonstres
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