Attention, spoiler au dernier paragraphe
Au milieu des années 50, le marshall Teddy Daniels, incarné par Leonardo DiCaprio, et son coéquipier Chuck Aule, Mark Ruffalo, débarquent sur Shutter island : une île sur laquelle résident de dangereux criminels, au sein d’un hôpital psychiatrique ultra surveillé. L’objet : enquêter sur la mystérieuse et inexpliquée disparition d’une patiente. Sa cellule était fermée de l’extérieur, sa fenêtre obstruée par de solides barreaux…
Avec un tel sujet, adaptation du roman éponyme de Dennis Lehane, Shutter island appelle évidemment Martin Scorsese à citer ses pères. Références aux thrillers des années 50 mais aussi à l’univers fantastique et d’horreur. Beaucoup de citations, d’effets de style… le film est bien enveloppé. L’ambiance est froide, tendue, inquiétante voire angoissante. On reste empoigné à son siège… jusqu’à la moitié du film.
Conspiration, changements de points de vue, théorie du complot, vu, non-vu, flash-back, séquences oniriques… le spectateur doit savoir faire le tri, classer les éléments, en attendant le dénouement final et de pouvoir joindre les fractions. Mais à un moment donné, il est difficile de rester accroché. Un micmac incroyable dans lequel on tourne en rond, perdus. On s’éloigne alors du récit et du propos de Scorsese. Mauvaise langue ? Peut être, car la complexité peut se justifier au sein d’une telle histoire. Sauf qu’il faut à un moment donné rassembler tous les morceaux. On est alors à nouveau déçu…
Shutter Island est un de ces films d’intrigue à la fin « twistée », qui remet en question tout ce qu’on a pu voir auparavant. On peut alors revoir le film une seconde fois, mais d’une tout autre manière. M. Night Shyamalan en est le principal artisan, souvenons-nous de son coup de maître avec Sixième sens. Sauf qu’ici, la fin n’est pas surprenante pour un sou. Bruce Willis arpente le monde des morts, on apprend qu’il l’est lui même. Même schéma pour Shutter Island. N’importe quel crétin s’attend à cette éventualité depuis la première demie heure. Avant de croire Scorsese assez habile pour le surprendre, sauf que cela n’arrive pas. Le film est décevant. Beau, bien emballé, mais vide.
Réalisateur : Martin Scoresese
Site officiel : Shutter Island
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