Rares sont les réalisateurs qui, aujourd’hui, savent encore alterner « film commerciaux » et « film d’auteurs » dans leur carrière ; les uns assurant le financement des autres. C’est sur ce principe que se sont fondées les carrières des plus grands ; Alfred Hitchock pour ne citer que lui. Steven Soderberg en est l’un des derniers, l’industrie cinématographique actuelle ne permettant plus ce genre de partique. Blockbusters (la série des Ocean’s, Solaris, Traffic…) et films plus intimistes (Bubble, Erin Brockovich…) se succèdent alors dans cette carrière hétéroclite. Inattendu est donc une nouvelle fois son dernier film, Girlfriend experience. Chelsea, call girl de luxe new yorkaise, offre bonne relation à tout client fortuné. Un film dont le résumé, assez plat, semble peu prometteur. Mais il fallait pouvoir compter sur la personnalité de Soderbergh qui transforme ces cinq jours, où le spectateur accompagne la call girl, en récit expérimental et intrusif. En effet, peu de film ont sérieusement pu traiter du propos (en s’épargnant Pretty woman ou Angel-A) et Soderberg possède tout les atouts pour le mener à bien. La notoriété d’abord. Le réalisateur a reçu en 1989 la palme d’Or pour Sexe, mensonges et vidéo. L’audace ensuite. Choix courageux d’avoir emprunté au cinéma pornographique son actrice fétiche : Sasha Grey, qui nous dévoile ici ses talents d’actrice (à attendre sous l’angle dramaturgique). Un film qui se voudra, espérons le, intéressant et persuasif malgré l’absence d’un récit fondé.
Réalisateur : Steven Soderbergh
Site officiel : http://www.girlfriendexperiencefilm.com/
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