De par la popularité des productions des studios Aardman (Chicken run, Wallace & Gromit…) on associait jusqu’alors l’animation de pâte à modeler à la comédie et à l’humour, par sa facilité à engendrer le gag et le burlesque (maniabilité, déformablilité…). Adam Elliot, réalisateur australien (récompensé en 2003 par l’Oscar du meilleur court-métrage pour Harvie Krumpet), nous prouve la déclinaison de la technique dans un tout autre domaine, le drame, sans pour autant le dénuer de la poésie de l’animation par pâte à modeler. Mary and Max relate la correspondance entre deux êtres marginaux, une petite australienne de huit ans vivant dans la banlieue de Melbourne, et un new-yorkais d’âge mûr, atteint par l’obésité et la maladie d’Asperger. Différents au premier abord, ces deux personnages se rassemblent dans le désespoir et dans la solitude. Se forge alors au fil d’innombrables échanges postaux, une très forte complicité (seul lien social existant dans la vie de chacun) pas si étrangère à Adam Elliot, puisque le film se révèle être, en partie, autobiographique. Le réalisateur a en effet tenu une correspondance similaire durant sa jeunesse avec une personne souffrant du même handicap et ce, pendant plus de vingt ans. Humanisme, cynisme et humour sont donc au rendez-vous dans cette comédie tragique sur le mal-être et la solitude, récompensée par le Cristal du long métrage au dernier festival d’animation d’Annecy (simultanément avec Coraline, d’Henry Selick).
Site officiel : www.maryandmax.com
Mary and Max – Bande annonce