S’ils continuent sur cette voie, le duo Délépine/Kervern devrait bientôt déambuler sur le tapis rouge cannois. Ils l’ont déjà fait plusieurs fois à Sundance et à Berlin mais cette fois-ci, les espoirs montent d’un cran. Et qu’est ce qui nous fait penser que les deux hommes sont en bonne voie ? Leur nouveau film Mammuth, un an à peine après Louise Michel.
A l’affiche, la crème du cinéma français : Gérard Depardieu et Isabelle Adjani. Des acteurs mythiques en perte de vitesse mais rafraichis par les deux réalisateurs. Gérard Depardieu semble revivre dans la peau de Serge Pilardosse, jeune retraité d’un abbatoir à cochons. Partis à la conquête de ses vieilles déclarations d’embauches, il retrouve le goût à la vie et fustige sur sa moto : la mythique Münch Mammuth. Rien de biographique dans ce rôle mais Depardieu semble y avoir trouver de l’intêret. Il faut dire qu’il lui avait un peu été taillé sur mesure. Cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait pas vu si convaiquant dans un premier rôle. A la manière de son personnage, il retrouve la vitalité qu’on lui trouvait dès lors dans Les Valseuses, frénétique, nature. Une aise si évidente qu’il a tourné gratuitement pour Mammuth, alors qu’il est un des acteurs français les mieux payés.
Derrière la caméra, deux réalisateurs Benoit Délépine et Gustave Kervern, encore aujourd’hui auteurs pour Groland. Tout doucement cette étiquette grolandaise, de moins en moins glorieuse, s’est décollé de leur peau : en 2007 Aaltra, quête de veangeance par deux handicapés, puis Avida, en 2008 délire surréaliste porté par une obèse et enfin Louise Michel en 2009, duo androgyne improvisé tueurs. A chaque fois bien sûr la France « d’en bas » et la critique sociale sont au rendez-vous mais l’humour trash, parfois puéril et grand public de l’émission se trouve polit, plus mature. Il faut dire que les deux réalisateurs ont presque crées leur propre genre, proche du cinéma social anglais. Un humour noir raffiné, un côté provoc’, des réfèrences surréalistes et un récit typé « road movie » (en moto, siège roulant ou bateau de pêche). Des objets filmiques aux allures de fables, intéressés par le peuple, le quotidien, la véritable vie. Adieu Depleshin, Honoré et Chabrol et leurs films clinquants, étincellants (mais pas mauvais pour autant !). Retour à la réalité. Et ça marche : 400.000 entrées pour Louise Michel. Mammuth devrait, espèrons le, battre ce petit record, ce qui ne pourrait être que bénéfique pour les prochains projets du duo, attendus avec grande impatitence ! Extrait.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xcyq60_mammuth-extrait-2-gerard-depardieu_shortfilms[/dailymotion]
A voir aussi : le film du cousin grolandais, Francis Kuntz : Henry, tourné à Nancy.
- Posts similaires
- Film - Jennifer's Body, The Children, Sin Nombre